Nouvel environnement

Dès qu'on était rentré dans le bâtiment j'avais pu remarqué à quel genre d'humain j'avais affaire... Une bande de secrétaires à lunettes coincés occupé à photocopier, ranger, répondre au téléphone, parler de leurs ennuies au boulot ou dans leur famille, en train de boire du café... Bref ! Là où j'aimerais ne pas être... Je soupirais très discrètement tout en regardant Yuu qui souriait et parlait très calmement. Il était vraiment gentil avec tout le monde ! Kota, lui était tranquillement assis à attendre que ça se passe, la langue pendante et les oreilles en alerte, pour ma part, je regardais avec fascination l'horloge sur le mur, admirant la plus grande des aiguilles qui avançait un peu au ralenti pour moi... Ou du moins pas assez vite... Les secondes passaient très lentement et je me délectait de chaque déplacement de l'aiguille des minutes, finalement Yuu en eut fini, le tout n'avait duré que cinq minutes pour les personnes normales, mais une éternité pour moi. J'en aurai soupiré de soulagement si Yuu ne m'avait pas repris par le bras.

Nous quittâmes donc la pièce ainsi, on avait vraiment l'air fin tous les trois ! Kota devant qui semblait très heureux, Yuu avec son grand sourire et moi avec mon air étonné qui disait clairement 'mais qu'est-ce que je fous là ?'. Nous avancions dans le dédale de couloirs et je bénissais les cieux d'avoir fait que cette école soit fléchée... Finalement, nous sommes enfin arrivés devant la porte de la nouvelle chambre de Yuu... Il lâcha ma main pour enfoncer la clef dans la serrure puis il entra en premier avec Kota, me laissant le soin de fermer la porte, ce que je fis ! Mais en retirant la clef je parvins à me couper sans trop savoir comment, je mis directement mon doigt en bouche tout en fermant la porte à clef et en jurant intérieurement, un coup d'œil à mon maître me fit comprendre qu'il n'avait rien remarqué et qu'il prenait connaissance de la pièce, je fis donc comme j'avais l'habitude de le faire après avoir légèrement observé la pièce, elle était minuscule et contenait qu'un canapé vert foncé avec une table en bois... Elle devait servir de salle de détente de bureau et autre... Le sol était marron et les murs étaient beige, de chaque côté du sofa il y avait une porte... Tout en faisant les gestes, je décrivais la pièce.

« Trois pas après la porte d'entrée, un bureau en bois, juste en face il y a un sofa, à gauche du bureau, à quatre pas une porte, à l'intérieur... »

J'ouvris la porte et vit qu'il s'agissait d'une simple salle de bain avec toilette, le sol était en carrelage bleu et les murs étaient blancs, à la hauteur de mon cou, il y avait une fine ligne bleue, plus claire que le carrelage du sol. La baignoire avait une rampe qui permettait de suspendre le pommeau de la douche et il y avait également un rideau blanc avec des petites étoiles de mer oranges.

« Juste en face la toilette, sur le mur à gauche il y a le papier toilette, juste à droite il y a le lavabo et encore à droite la baignoire qui peut servir de douche. »

Je revins sur mes pas, à l'autre extrémité du bureau.

« Trois pas après le bureau, il y a une autre porte, à l'intérieur il y a... »

J'ouvris la porte, comme je m'y attendais c'était une chambre, avec juste un lit deux place et une armoire, le lit était fait, il y avait une couette et des oreilles rouges... Je décris le tout à mon maître tout en comptant encore les pas. Le tout était assez petit et impersonnel, mais c'était normal vu que la chambre n'avait appartenu à personne, il y avait une bibliothèque vide dans le salon que je n'avais pas tout de suite remarquée, je le signalais donc à Yuu. Je distinguais également dans l'air une légère odeur de renfermée, il fallait ouvrir la fenêtre ! J'allais demander l'autorisation à Yuu mais quand je me suis retournée vers lui pour la première fois depuis le début de mon manège, je pu remarquer son sourire, légèrement amusé...

Mince, me dis-je... L'avais-je embarrassé ? M'étais-je montrée ridicule ? Voulait-il déjà se débarrasser de moi ? Je jetai un œil à Kota, mon regard semblait dire 's'il te plait aide-moi !' Le chien se contenta d'aboyer comme pour dire qu'il était là pour cette dure épreuve... Je pris donc mon courage à deux mains et ouvrit la bouche...

« Heu... Oui ? Il y a un problème ? »

Ma voix qui, il y a quelques minutes, était assurée, était devenue un simple murmure peu confiant... Mon doigt commença à me repiquer et je le remis en bouche pour sucer la goute de sang qui perlait... J'avais un peu peur de ce que Yuu allait dire...

Le trajet entre le bâtiment principal et la résidence universitaire se passa sans encombre, Keyko se montrant encore une fois très bonne en tant que guide. En duo avec Kotarou, la probabilité que Yuuichi se heurte à un quelconque obstacle était proche de zéro. Arrivés à la résidence universitaire, le groupe alla à l'accueil et Yuuichi donna le papier qu'on lui avait remis à l'administration. En échange, il reçut une clé, certainement celle de sa chambre. On avait certainement remarqué Kotarou et Keyko en sa compagnie, mais aucun commentaire n'avait été fait à ce sujet. Ayant obtenu la clé de sa chambre, Yuuichi et sa compagnie parcoururent les couloirs à la recherche de ladite chambre, suivant les indications données à l'accueil. Elle ne fut pas difficile à trouver. Arrivant devant la chambre, Yuuichi inséra la clé dans la serrure et ouvrit la porte avant d'y entrer. Il relâcha le harnais de Kotarou et celui-ci alla docilement s'asseoir sur le coté de la porte. Yuuichi posa ses bagages auprès de lui. Keyko entra à son tour et referma la porte derrière eux. Puis elle se mit à faire une description détaillée de la chambre, expliquant avec précision le mobilier présent dans cette pièce et leur position relative. Yuuichi se contenta de se poster au milieu de la pièce et laisser faire Keyko en l'observant, un sourire sur les lèvres. Grâce à Keyko, Yuuichi avait une bonne vision de la façon dont était disposée la chambre.

Puis elle interrompit sa description des lieux lorsqu'elle revint dans la pièce à vivre, semblant avoir remarqué le sourire de Yuuichi. Elle demanda s'il y avait un problème, un mélange d'embarras et d'incertitude dans sa voix qui était à peine audible. Yuuichi rit légèrement.

- Je pensais profiter de cette discussion pour t'expliquer l'aide que j'attends de toi, mais apparemment, c'est inutile. Tu le fais déjà très bien, répondit-il.

Il sentit une odeur très subtile mais facilement reconnaissable. Il entendit également un léger bruit de succion et il lui sembla avoir entendu un mouvement brusque quelques instants plus tôt. Il se dirigea vers ses bagages et fouilla dans son sac à dos.

- J'ai besoin que tu me prêtes ta vue, que tu sois mes yeux, que tu me décrives le monde que je ne peux voir, commença-t-il à expliquer.

Il finit par trouver ce qu'il cherchait. Il se releva et se dirigea vers Keyko.

- J'ai besoin de quelqu'un en qui je peux placer toute ma confiance. Quelqu'un d'honnête et sincère.

Il prit délicatement la main libre de Keyko et, usant de la description qu'elle avait fait, l'amena vers le sofa pour qu'ils s'y assoient tous les deux.

- Quelqu'un qui m'assistera, mais en retour, n'hésitera pas à me demander mon aide en cas de besoin.

Il prit l'autre main de Keyko puis passa très délicatement ses doigts sur ceux de la demoiselle. Il remarqua une légère entaille, très superficielle, mais qui saignait un peu. Il prit du coton et du désinfectant, dans trousse de premiers soins qu'il avait sorti de son sac, pour nettoyer la plaie avant d'y appliquer un petit pansement.

- Il n'y aura pas de maître, il n'y aura pas de serviteur, juste des partenaires qui s'entraident.

Il rangea tout dans la trousse de premiers soins qu'il referma avant de reporter son attention vers Keyko.

- Qu'en dis-tu? lui demanda-t-il enfin.

Mon sourire s'élargit quand il parla de 'partenaires', c'était parfait ! C'était exactement ce que je voulais comme relation ! Je ne pourrais jamais supporter d'être l'esclave de quelqu'un, peut importe qui ! Si je ne me retenais pas j'aurai sauté de joie ou alors fait un câlin à Yuu. En échange, je caressait Kota en lui disant que j'étais heureuse d'être avec eux et que j'aurai pas pu mieux tomber ! Finalement je finis par me calmer mais je n'arrivais pas à arrêter de sourire.

« Je voulais te demander, au fait... Comment t'as su pour... Pour ma blessure ? »

C'est vrai, quoi ! J'avais essayé de la cacher pour pas l'embêter... Je regardais le pansement qu'il m'avait fait. Je continuais de caresser Kota...

« Dis-moi, je peux te poser des questions personnelles ? Ou tu veux bien juste me parler un peu de toi ? Parce que comme ça on peut un peu mieux se connaître ! De ma vie par contre il y a pas grand chose à raconter, elle était assez banale mais voilà ! Tu fais des études en quoi ? Ho... Je suis désolée, je parle trop ! »

J'avais toujours été comme ça, à meubler le silence, mon ancienne maîtresse aimait bien, comme elle était très vieille c'était agréable d'avoir quelqu'un qui avait toujours un sujet de conversation même banal à disposition...

« Tu m'apprendrais à lire le braille ? Je continuais sur ma lancé. Juste comme ça ! J'ai envie... Et je suppose que tu vas me laisser parfois seule... j'aurai le droit de sortir ? Et si oui, je fais comment pour te prévenir ?»

Je me remis à gigoter tout en regardant autour de moi, c'était si impersonnel ici, je me demandais ce que Yuu comptait faire pour améliorer ça... Je me mis à réfléchir, je n'aimais pas les rideaux rouges sombres... Ils ne s'accordait pas vraiment au canapé... Je penchais la tête d'un côté avec l'air de quelqu'un qui réfléchissait à un problème compliqué.

« Dis, je pourrais t'emprunter tes vêtements ? Je pense qu'avec une ceinture je pourrais mettre tes pantalons ! Je ne compte pas restée habillée comme ça et j'ai envie de prendre une douche... Je pourrais utiliser la douche ? »

Je me demandais si mon flot de question embêtait mon nouvel ami... Kota lui semblait s'en accommoder parce qu'il passait son temps à me regarder en remuant la queue, on avait l'impression que le chien souriait.

A en juger par les sons qu'émettait Keyko (et accessoirement, par ses propos), la proposition faite par Yuuichi sembla lui convenir parfaitement. Il lui fallut un moment pour reprendre son calme. Pendant ce temps, Yuuichi se leva du sofa et alla vers la salle de bains, encore une fois en utilisant les indications données un peu plus tôt par Keyko. Repérant le lavabo, il passa sa main dessous et trouva ce qui semblait être un placard avec des tiroirs. Il ouvrit le tiroir du haut et y rangea la trousse de premiers soins avant de le refermer. Ceci fait, il passa ses mains sur la surface du placard et du lavabo afin d'en mémoriser la forme et la texture. Il tendit les mains devant lui et toucha une surface parfaitement lisse et un peu froide, du verre, un miroir. Il en profita également pour repérer la baignoire et les toilettes avant de resortir de la salle de bains. A ce moment, il entendit Keyko lui demander comment il avait su pour sa blessure.

- Disons que j'ai une bonne ouïe et un bon odorat. Je t'ai entendu faire un mouvement brusque quand tu as retiré la clé de la serrure. Et le sang a une odeur très particulière qu'il est facile de reconnaitre, expliqua-t-il.

Yuuichi se dirigea vers le bureau et posa ses mains dessus. Il les fit glisser sur toute la surface, encore une fois pour en mémoriser la texture et la forme. C'était un bureau somme toute assez simple, avec trois tiroirs dont un plus grand que les autres situé tout en bas. La surface du bureau était moyennement large, sufisante pour Yuuichi.

Keyko proposa à Yuuichi de mieux faire connaissance en abordant des questions plus personnelles. Puis finalement, elle lui demanda simplement de parler de lui-même, affirmant au passage que sa vie à elle ne faisait pas une histoire intéressante.

- Même les histoires les plus banales peuvent être intéressantes. Pour ma part... Hmm... J'avoue ne pas vraiment savoir par où commencer...

Tout en réfléchissant, Yuuichi alla prendre son sac à dos puis l'amena sur le bureau.

- Ce que je te propose, c'est que, dès que tu veux savoir quelque chose à mon sujet, tu me poses la question, dit-il en adressant un sourire à Keyko. Concernant mes études, je suis pour le moment en littérature, même si je ne sais pas encore ce que je veux faire.

Yuuichi ouvrit son sac et commença à en sortir ses affaires. Deux trois bouquins qui trouvèrent leur place sur le coin du bureau, quelques classeurs qui allèrent dans le tiroir du bas, divers autres fournitures de bureau, tous également bien rangés.

Keyko exprima alors son envie d'apprendre le braille. Yuuichi sourit, mais ne répondit pas tout de suite. Au lieu de cela, il sortit de son sac un petit bouquin plutôt fin et le tendit à Keyko.

- Mon tout premier manuel de braille. Rédigé en braille et en visible pour que les parents aident leurs enfants à apprendre. Je l'ai eu dès la première année de primaire et il ne m'a jamais quitté depuis. Disons que c'est un porte-bonheur, expliqua-t-il.

Laissant le livre à Keyko, il reporta son attention vers son sac, d'où il sortit un ordinateur portable. Il posa celui-ci devant lui sur le bureau. Il sortit également divers autres dispositifs. Pendant ce temps, Keyko lui demanda si elle avait le droit de sortir.

- Hmm... En temps normal, je te laisserais libre d'aller où tu en as envie et quand tu en as envie, commença-t-il à répondre. Mais le fait est que, pour les autres dehors, tu es une Candy. Je ne connais pas encore très bien les lois concernant les Candies, mais il vaut mieux les respecter... en attendant de pouvoir les changer... Je vais me renseigner.

Keyko évoqua ensuite son problème vestimentaire. Yuuichi réfléchit un instant puis alla fouiller son sac de voyage où se trouvaient ses vêtements. Ils étaient répartis en ensembles, chacun emballé dans du plastique avec une étiquette en braille donnant une brève description de l'ensemble. Yuuichi prit le premier ensemble qui lui tomba sous la main et l'offrit à Keyko. Il prit également une serviette, du savon et du shampoing.

- Tiens, j'espère que ça ira pour le moment. Mais on devrait penser à aller t'acheter des vêtements à toi, suggéra-t-il. Et voici de quoi prendre une bonne douche. Mais si tu veux prendre un bain, n'hésite pas et prends ton temps.

Yuu avait donc une excellente odorat... Personnellement, je savais très bien que le sang avec son odeur métallique était inévitable... L'odeur prenait directement la gorge et vous retournais l'estomac d'un coup... Mais il n'y avait qu'un tout petit peu de sang et surtout, j'avais mis directement mon doigt en bouche... Il avait une odorat à peu près aussi performante que celle de son meilleur ami, impressionnant ! Et une ouïe tout aussi bonne, donc me cacher dans la pièce en faisant semblant de ne pas être là était inutile : il allait me repérer à l'odeur ou par le bruit de ma respiration (sauf si je me retenais... Ce qui finirait par me faire mourir d'étouffement !). Et il ne servait non plus à rien de lui cacher quoique ce soit ou de lui mentir, parce qu'il le saurait tout de suite ! ... Bon, évidemment, dès que j'avais compris que le jeune homme n'était pas mauvais, j'avais directement rayé de la liste tous mes plans pour l'embêter et je n'avais pas eu l'intention de les mettre en œuvre... Je constatais simplement !

J'étais assez heureuse que Yuu me dise que je pouvais lui poser n'importe quelle question... Je me demandais si c'était vrai... Un sourire naquit sur mes lèvres pendant que l'imaginais répondre inlassablement à toutes mes questions pour finir par s'écrouler à terre en mode hors service... Ha oui, je n'avais pas parlé de ma passion pour les dessins animés ? J'aimais particulièrement Daffy Duck des Loony Toons et le Chaperon Rouge de Tex Avery avec son loup qui me faisait bien rire... J'avais d'ailleurs remarqué qu'il n'y avait pas de télé et les autres snobinards de mes deux -les enfants de ma maîtresse- avait confisqué mon petit poste en noir et blanc... ça me rendait triste... Surtout que je supposais que Yuu n'allait pas s'encombrer d'une télé... Peut-être d'un poste radio -c'était mieux que rien- ! Je me demandais si il avait un ordinateur ? Enfin, je sais que je n'aurais de toute façon, pas oser y toucher !

« Tu répondras à toutes mes questions ? En échange, tu peux m'en poser autant que t'en veux ! De toute façon je n'ai rien à cacher ! »

Ou alors, des choses ridicules que je n'aime pas dire à voix haute et qu'il connaîtra bien assez vite en vivant avec moi... Il continuait de parler avec moi sans gêne, comme si j'étais son égale, et ça me plaisait assez... Finalement, il me tendit son 'porte-bonheur', son livre de braille, j'étais toute étonnée.... Je le regardais avec délectation et émerveillement, j'avais toujours voulu apprendre le braille... Peut-être à cause de maîtresse ? Je n'en savais rien ! Et si je devais rester ici tout le temps enfermée dans le noir, alors autant avoir de l'occupation... Je n'avais de toute façon jamais rien demander de plus que ce que m'offrait Yuu.... Même si sortir allait me manquer ! De toute façon je n'étais pas faite pour faire de longue promenade dehors, ça me prenait juste parfois... Je préférais rester à l'intérieur, avec un ventilateur plutôt que de rester dehors sous le soleil en train de mourir presque !

J'en étais là de mes pensées que Yuu me tendit de quoi m'habiller et me doucher, j'en étais toute heureuse jusqu'à ce qu'ils parlent de mon pire cauchemar : Acheter des vêtements. J'étais occupée de grimacer, je voyais du coin de l'œil que Kota semblait très amusé par mon malheur... Traître ! Je détestais faire les boutiques... Tous les clients me regardais avec un regard mauvais ou alors moqueur... Et puis les vendeuses étaient assez méchante « Laissez tomber ! De toute façon, ça ne vous ira jamais ! »... Le nombre de fois où j'avais entendu cette phrase... Alors pour sortir, ma maîtresse nouait un bandana sur ma tête pour camoufler mes oreilles, il était toujours si serré pour que mes oreilles restent tranquilles, que ça me faisait mal et me mettait de mauvaise humeur... J'en avais parlé à ma maîtresse et on avait essayer plusieurs trucs pour que ce soit plus ou moins agréable... Finalement on en a trouvé un avec un serre-tête conséquent... Bien sûr, la chose était ridicule mais au moins plus personne ne me regardait avec cette lueur rabaissante... Néanmoins le 'shopping' est devenu ce que j'appelle : une torture personnelle. Surtout qu'en plus de ça, je n'ai aucun sens du goût, que je déteste essayer des vêtements, que tout est très bien du moment que c'est confortable... Du coup c'était ma maîtresse qui allait au rayon vêtement pendant que j'allais au rayon livre et que je bougeais plus pendant deux heures... Malheureusement, je supposais que Yuu n'allait pas me laisser faire ça...

« Tes vêtements me vont très bien merci, pas la peine de gaspiller ton argent pour moi, je me contente très bien de tes affaires, surtout si je ne dois pas sortir ! »

Et là, je le pensais sincèrement... Je n'aimais pas qu'on dépense son argent pour moi, et en plus je n'aimais pas m'habiller... Alors si Yuu n'était pas dérangé par le fait que je porte ses vêtements... Tout allait très bien ! ... Bon, ça va être la première fois que je porte des sous-vêtements masculins, mais bon ! Je m'en fichais un peu ! C'est dommage que les snobinards ne m'avaient pas laisser mes vêtements... Enfin, je suppose que le vendeur les aurait gardé pour lui de toute façon...

Je soupirais en me massant le crâne... J'étais un peu fatiguée... Après ma douche, j'irais au lit... Ce canapé était d'ailleurs très confortable... Je supposais que j'allais donc dormir dessus avec Kota dans la même pièce que moi... Ou alors il dormirait dans la chambre de Yuu ? Je me demandais si il fermait toujours les portes ou si il avait l'habitude de les laisser ouvertes et comment je devrais ranger les choses quand je fais le ménage... Comment plier ses vêtements, comment étiqueter les choses... Que les choses soient claires ! Je n'allais pas devenir sa boniche attitrée mais j'allais activement participer au ménage vu que j'allais avoir de longues journées ennuyeuses à ne rien faire... Je me les imaginais déjà... Surtout qu'il ne savait pas ce qu'il lui avait pris de m'acheter, alors... Je supposais que je n'allais pas crouler sous le travail...

« Comment se passent les journées avec toi ? Et pour l'école ? Tu emmèneras Kota avec toi ? »

Je ne savais pas quel était le règlement du lycée mais je me disais qu'il devait quand même être marqué quelque part qu'il était interdit de ramener son animal de compagnie... Malgré tout, je me disais que vu le cas particulier, Yuu devait avoir une dérogation, je ne faisais donc que m'informer... J'avais vu un film avec une personne aveugle une fois ! C'est drôle de voir que les aveugles de la vraie vie ne faisait pas du tout comme dans les films... Il n'avait pas réellement chercher de contact... Ne m'avait pas demander à quoi je ressemblais... Enfin, en même temps, peut-être que ça lui servirait à rien... Il connaissait le principal : j'étais une candy et j'étais petite. Et si il était aveugle depuis très longtemps, il ne se souvenait certainement plus des couleurs...

Ha ! J'en avais oublier d'ouvrir la fenêtre ! Je dis à Yuu ce que je comptais faire à cause de l'odeur de renfermer puis partit vers la fenêtre pour l'ouvrir... Tout de suite c'était beaucoup mieux... De plus, comme l'extérieur était assez calme, c'était juste trop bien... Je sentais tout plein de bonnes odeurs de l'extérieur et je pouvais regarder à nouveau les fleurs... Même de loin ! Depuis que j'étais dans le trou à rat, je n'avais pas vu tout ça... J'entendis même -au loin- le bruit d'un camion de glace et je souris malgré moi... C'était trop beau pour être vrai. J'allais dire à Yuu qu'on avait une jolie vue d'ici mais je me ravisais, je ne savais pas si il le prendrait mal ou alors si il aurait un pincement au cœur... Je n'avais pas envie de lui faire du mal... Même si je me disais que je n'étais qu'une candy et mes propos ne pouvaient atteindre personne...

« Dis-moi, c'est quoi ta fleur préférée ? Et ton parfum de glace ? Le parfum que tu utilises ? La sensation que tu aimes le plus ? »

J'étais curieuse et mes questions étaient un peu inutiles, je le savais... Mais pour moi, c'était les petits détails qui faisaient de la personne ce qu'elle était... C'était le plus révélateur... Avec les défauts ! A mon sens, quand on aimait quelqu'un on l'aimait pour tout ce qu'elle était... Et surtout pour ses défauts car c'est ce qui rend quelqu'un attachant... Quelqu'un de parfait à d'office des choses honteuses à cacher... Ou alors il n'a pas de personnalité et est donc peu intéressante... On ne pouvait pas construire une vraie amitié avec quelqu'un qui cherchait toujours à se cacher sous de faux airs...

N'empêche que... Je me demandais toujours ce que j'allais bien pouvoir faire avec Yuu... Il avait vécu si longtemps sans moi que je me sentais presque comme un intrus dans sa vie...

« On va donc vivre ensemble pendant un petit moment... »

Petit moment ? Rigolais-je intérieurement. Il m'avait achetée ! Et tant qu'il n'émettrait pas l'envie de se débarrasser de moi j'étais enchaînée à lui... Quoique... C'était pas vraiment une prison ici...

Les vêtements que Yuuichi venait de prêter à Keyko semblait convenir à celle-ci. Mais lorsqu'il mentionna l'idée d'aller acheter d'autres vêtements, il sentit Keyko beaucoup moins à l'aise totu d'un coup. Pourtant, il croyait que le shopping était une activité qui avait tendance à plaire aux filles. Keyko n'aimait-elle pas cela? Quoi qu'il en soit, elle déclina la proposition de Yuuichi, affirmant que ceux qu'il avait là étaient suffisants et qu'il n'était pas la peine de dépenser davantage.

- Mais je n'ai de vêtements que pour une semaine...

Yuuichi leva la tête et réfléchit un instant.

- Bon, dans ce cas, on passera à la maison dans la semaine. J'ai des affaires à prendre là bas de toute façon, annonça-t-il.

En effet, les bagages que Yuuichi avait actuellement ne contenait que le minimum: des vêtements pour la semaine, de quoi se laver, ses fournitures pour les cours, ses papiers et documents importants et bien sûr, son ordinateur portable. Il avait prévu de commencer avec cela et ensuite d'aller chercher le reste.

Le silence régna dans la pièce, un silence relatif car Yuuichi continua d'installer son ordinateur portable sur le bureau. Il y brancha notamment deux dispositifs. L'un était un casque-micro. L'autre était une plage braille, un dispositif électro-mécanique qui transcrivait en braille le texte affiché à l'écran. Yuuichi utilisait ces deux dispositifs afin de naviguer sur l'ordinateur et sur Internet. Il brancha ensuite le boitier d'alimentation à l'ordinateur. Il passa ensuite sous le bureau et, après avoir tâtonné le mur un moment, trouva la prise de courant et y bracha l'alimentation. Il ressortit de sous le bureau, en faisant attention à ne pas se cogner la tête, puis s'asseya sur la chaise, face au bureau. Il ouvrit et alluma l'ordinateur qui démarra, accompagné de tous les sons qui le caractérisaient: le son du ventilateur, celui du disque dur, les bips occasionnels, etc...

Tandis que le démarrage s'effectuait, Yuuichi entendit Kotarou bailler et se coucher pour faire une petite sieste. Il entendit ensuite Keyko émettre un soupir. Etait-elle fatiguée? Pourtant la journée était loin d'être terminée. Cela dit, elle venait tout juste de sortir de cette cage insalubre dans laquelle aucun être vivant ne voudrait vivre. Il devait être particulièrement difficile de s'y reposer et Yuuichi doutait que le propriétaire de l'animalerie leur en laissait le temps. Bref, les conditions de vie pour une Candy étaient déplorables. Yuuichi commença à se demander s'il n'y avait pas quelque chose à faire pour y remédier...

Il fut tiré de sa réflexion lorsque Keyko interrogea Yuuichi sur la façon dont se dérouleraient ses journées, et implicitement, sur la façon dont elle s'intégrerait à son mode de vie. Restant assis sur la chaise, Yuuichi se tourna vers Keyko et lui sourit.

- Mes journées ne sont pas tellement différentes de celle des autres gens. Je me lève le matin, je me brosse les dents, je m'habille, etc... La seule différence est que je ne vois pas et dois utiliser mes autres sens.

Yuuichi se mit alors à expliquer les particularités de son mode de vie. Sans trop aller dans les détails, qu'il expliquerait au fur et à mesure, il mit l'accent sur le fait que tout dans la maison (ou en l'occurence, dans la chambre) devait avoir une place précise et que tout objet non-utilisé devait absolument être rangé à sa place. Dans le cas contraire, il mettrait des heures à retrouver quoi que ce soit. Abordant le sujet des étiquettes, il expliqua qu'il les utilisait seulement pour certaines choses qu'il ne pouvait pas identifier au toucher ou avec ses autres sens, comme par exemple les motifs et les couleurs des vêtements.

- Oui, je sais, c'est paradoxal, étant donné que je ne les vois pas, mais j'aime malgré tout savoir ce que je porte.

Arrivant au sujet des cours, il expliqua tout d'abord que toutes les dispositions avaient été prises et que Kotarou serait accepté dans les salles de cours et les amphis. Celui-ci était un chien-guide parfaitement entrainé qui savait rester tranquille et silencieux. Il resterait sagement au fond de la salle ou aux pieds de son maître pendant toute la durée du cours. Concernant les cours eux-mêmes, Yuuichi expliqua que l'Université de Miyazaki était en relation avec l'Institut pour Déficients Visuels où il avait fait sa scolarité et qu'ils coopéraient pour adapter les cours aux non-voyants. Les examens écrits, eux, seraient informatisés avec des dispositifs similaires à ceux que Yuuichi venait d'installer sur son ordinateur portable. Au passage, il expliqua à Keyko ce qu'était une plage braille (voir wikipedia).

Keyko alla ensuite ouvrir la fenêtre, ce dont la pièce avait effectivement besoin. Une fois la fenêtre ouverte, l'air frais et parfumé de l'extérieur envahit toute la pièce, chassant l'odeur désagréable de renfermé. L'air frais attira Yuuichi qui se leva de sa chaise et se dirigea vers la fenêtre. Posant ses mains sur le rebord, il prit un grande inspiration puis expira tout aussi grandement. Voilà qui fit un bien fou.

Keyko posa alors une série de questions concernant les gouts de Yuuichi.

- La fleur de cerisier blanc, la vanille, aucun parfum et... la caresse d'un pétale de cerisier emporté par la brise, répondit-il en adressant un sourire à Keyko, sa voix légèrement plus douce pendant la dernière réponse.

Le silence vint à nouveau, cette fois-ci avec les sons du campus mêlés à ceux de la nature: les voix d'étudiants ou autres personnes discutant en bas, leurs propos indiscernables à cette distance, même pour Yuuichi; le son du vent à travers les cerisiers en fleurs; le chant des oiseaux ayant fait leurs nids dans les parages; les bruits un peu lointains de la ville... Ce silence fut brisé par un commentaire de Keyko, un commentaire qui semblait être adressé à la fois à Yuuichi et à personne en particulier. Yuuichi se contenta d'acquiescer à ce commentaire...

- Ah tiens, tant que j'y pense! s'exclama-t-il.

Yuuichi retourna s'asseoir devant son ordinateur et appuya sur une touche. Une voix féminine provenant de l'ordinateur se fit alors entendre.

- Veuillez décliner votre identité, dit-elle de manière automatisée.

- Yusa Yuuichi.

- Accès autorisé, annonça la voix. Puis, d'un ton beaucoup plus naturel et accueillant. Bonjour, Yuuichi! Que puis-je faire pour toi aujourd'hui?

- Bonjour, Mikan. J'aimerais que tu enregistre un nouvel utilisateur, s'il-te-plait. Accès complet sauf fichiers système, demanda Yuuichi.

- Compris! Qui est le nouvel utilisateur?

Yuuichi se leva à nouveau et se dirigea vers Keyko. La prenant par la main, il l'amena vers le bureau et la fit s'assoir face à l'ordinateur.

- C'est elle, annonça Yuuichi.

- Compris! Bonjour, je m'appelle Mikan. Je suis l'intelligence artificielle qui gère cet ordinateur. Je vais procéder à votre enregistrement en tant qu'utilisatrice de cet ordinateur, expliqua Mikan. Pourriez-vous me donner votre nom et prénom, s'il-vous-plait?

Je restais très longtemps devant l'ordinateur, l'ordinateur dû me poser la question plusieurs fois, vu que son micro n'obtenait pas de son. Environs à la sixième tentative je pus lui donner mon prénom et mon nom... Elle me demanda confirmation et je répétais. Elle me dit qu'elle était ravie de me rencontrer. J'étais un peu mal à l'aise. J'avais de plus en plus de mal à respirer à cause du stress. Finalement je me calmais en secouant la tête. J'étais ridicule ! Ce n'était qu'un ordinateur... Et c'est là que je percutais ! Un ordinateur ! Je pourrais y aller et regarder les dessins animés et autres... Mon petit cœur manqua un battement... On aurait dit que Yuu lisait dans mes pensées ! J'étais vraiment heureuse. Mais je n'osais pas toucher à la bête. Je souris à Yuu et le remercia. J'étais vraiment très heureuse grâce à lui.

« Tu n'as pas bien répondu à ma question... Je sais comment font les personnes aveugles... Enfin... Ce que je veux dire, me repris-je en rougissant, c'est que je me doute que vous faites comme les personnes normales ! Et je sais très bien que tout doit être à sa place, je ne déplacerai rien et pour les étiquettes je comprends très bien mon... Heu... Je veux dire... Pour les vêtements... Enfin peut importe ! Ce que je veux dire... Tu as une maman ? Oui bien sûr, tu as une maman... Elle a peut-être de vieux vêtements pour moi quand tu iras la voir tu pourras lui demander... Enfin... Je sais pas... Peut-être que tu veux pas lui parler de moi ? »

J'étais en train de m'y perdre dans mes explications... C'était pas du tout ce que je voulais dire ! En fait je ne savais même pas moi-même où je voulais en venir. Je ne savais pas comment il le prendrait si je lui disais que je m'étais occupée d'une vieille dame. Je me secouais à nouveau la tête. Je repensais à ce que Yuu avait dit... Il aimait les fleurs de cerisier...

« Ma fleur préférée c'est la fleur de Lys... J'aime la vanille... J'utilise des parfum au cèdre bleu, à l'ambre... enfin que des parfums à l'odeur sucrée... M'enfin maintenant je n'utilise plus de
parfum... Évidement ! La sensation que j'aime le plus... »

Je m'arrêtais... Il y avait plein de choses que j'aimais... Mais je crois que la chose que j'aimais le plus c'était celle d'être aimée... Avec ma maîtresse, je me sentais comme une fille pour elle ! Avec Kota, j'avais l'impression d'être une amie... Je me sentais bien avec lui ! Et Yuu aussi ! Il était gentil et j'avais l'impression qu'il se sentait assez bien avec moi et qu'il me considérait déjà comme une amie... Je me sentais bien ! Mais je ne pouvais pas répondre ça... Autre chose que j'aimais ? Les pulls en laine... La sensation de froid et de chaud...

« Ce que j'aime le plus c'est me balader avec un gros pull en laine alors qu'il fait très froid. J'ai les joues qui deviennent toute froide et en même temps, mon pull me tient chaud... »

Un sourire étira mes lèves en y repensant... Je me souvenais de mes ballades dans le petit jardin de madame... Je pouvais rester des heures dehors dans le froid... mais dès qu'il faisait chaud, je restais à l'intérieur à lire et je bougeais plus du tout... Je détestais avoir chaud... Mais j'aimais être dehors, j'étais un paradoxe à moi toute seule. Ma queue se mit à remuer à droite à gauche. Je me levais et retournais à la fenêtre... Je sentais les fleurs... C'était des fleurs banales... On sentait beaucoup les fleurs de cerisier...

« Mon fruit préféré c'est la cerise mais seulement nature ! La fraise je l'adore avec beaucoup de crème fraiche, de sucre et de lait concentré... ça peut paraître écœurant mais moi j'adore ça ! Je suis quelqu'un de très gourmand et je peux manger mon poids en sucreries... Mais je déteste ce qui est trop sucré. C'est bizarre, hein ? Je veux toujours manger des choses délicieuses... Mais les choses délicieuses sont parfois les plus simples... Et toi ? Qu'est-ce que tu préfères manger ? »

Je parlais de tout et de rien... Comme à mon habitude, j'avais peur d'ennuyer mon nouvel ami mais j'étais comme ça, je ne pourrais jamais changer... Du moins pas assez vite si je commençais déjà à l'ennuyer... Dès mes huit ans, je passais mon temps avec une maîtresse silencieuse... Et le silence est trop oppressant ! Il est horrible, il s'insinue en vous et rend votre corps tout froid... Et le cerveau s'engourdit... Je n'aimais pas la tranquillité ! Je crois que ça me rappelait l'animalerie à l'époque... Mais sans que je m'en rende compte ! Parce que de retour là-bas... C'était horrible... Le froid... Le vendeur qui semblait toujours vouloir qu'on soit parfait, qui nous mettait bien... Il nous frappait mais pas au endroit qui se voyaient... et le silence... Le silence qu'aucun candy n'osait brisé car ça pourrait nous causer des problèmes... Et le vendeur n'attendait que ça : une raison pour nous engueuler... Du coup c'était la seule chose qui brisait le silence : les hurlements de rage... Ou alors la caisse qui signifiait qu'un autre candy avait été acheté... Et qu'il allait souffrir avec un maître qui ne l'aimerait pas. J'en avais les larmes aux yeux mais je me repris bien vite... C'était la vie.

« C'est quoi ton livre préféré ? Pourquoi ? Est-ce que parfois tu pleures en lisant ? Tu as déjà été au cinéma ? Oui, je sais... Tu es aveugle mais il y a les sessions d'aveugles à 23h, j'y suis déjà allée pour... Ho ! Et tu étais comment petit ? C'était quoi ta pire bêtise ? Moi j'étais quelqu'un qui bougeait énormément, j'étais très agitée... J'imagine que ça doit pas être difficile à imaginer pour toi ? Vu comment je suis... Mais donc, le pire truc que j'ai fait c'est cassé un cadre photo... C'était fait main par la fille de ma maîtresse, alors elle était très triste... Je m'en suis voulue... Je courrais dans les couloirs. »

Je repensais à la scène... C'était la seule chose que la fille de ma maîtresse avait offert à ma maîtresse... Alors du coup j'étais vraiment triste... J'avais recollé le cadre mais il n'avait plus jamais été pareil... Mais ma maîtresse l'aimait toujours même comme ça... c'était dans ses dernières volontés : être enterrée avec son cadre... Sa fille n'avait même pas sourcillé. Je secouais ma tête (ça devenait une habitude, tiens !). Je pensais vraiment à des choses triste... C'était pas mon genre...
Mon estomac émit un drôle de gargouillement et je rougis. Kota leva la tête et aboya. Comme si il confirmait ou je ne sais quoi.

« Heu... Je crois que j'ai faim ! »

Pitoyable...