Hum... Pourquoi pas ? [pv:Naoki]

- Humf.

Seul bruit qui s'était fait entendre depuis que le réveil avait sonné, si on passait le grand bruit de fracas qu'avais fait ce dernier en se brisant par terre. C'était le combientième déjà ? Un chaque matin depuis quelques années, la facture était plutôt élevée. Certain réveil durait quelques jours, ceux qui sont réputés pour résister au choc. Mais on ne résiste pas à un Clyde, surtout le matin. En parlant de ça, le jeune homme à qui appartenait ce nom se trouvait toujours au fond de son lit essayant par n'importe quel moyen de retourner dans les bras de Morphée. L'oreiller sur la tête dans un dernier espoir pour échapper aux lumières du jour, Lawrence s'avoua finalement vaincu. Il entrouvrit les yeux et se redressa sur son lit, dévoilant son torse aux regards indiscrets -oui, vous la bas-. Il secoua légèrement sa tête avant de s'étirer longuement. Finalement, il se leva pour se diriger vers la salle de bain, l'air encore endormi. Une matinée tout à fait ordinaire s'annonçait.
On le retrouve deux heures plus tard dans sa voiture. Il lui avait fallu une bonne demie-heure pour se doucher, soit la moitié de ce qu'il mettait habituellement, puis une autre pour choisir ce qu'il allait mettre et s'habiller. A savoir, une chemise noire impeccablement repassée avec 'un pantalon de cuir, noir lui aussi. Il avait ensuite profité du beau temps pour prendre son thé dehors tout en lisant son journal. Tout cela lui fit oublier sa mauvaise humeur, une journée sous la pluie l'aurait passablement gonflé. En fait, tout cela ne s'annonçait pas si mauvais que ça, tant que la routine ne reprenait pas le dessus. Et c'était pour la vaincre qu'il décida d'aller en ville et de se changer les idées. Donc, direction la voiture et zou, en route.
Quand il coupa le moteur, il se trouvait devant l'université de Miyazaki avec une chanson d'une niaiserie affligeante dans la tête. Les stations de radio passaient vraiment du n'importe quoi. Il secoua la tête pour se ressaisir, faisant voler ses cheveux clairs autour de lui. Un soupir lui échappa et il se demanda ce qu'il allait faire maintenant. Un coup d'œil vers l'université le décida, puisqu'il était là, autant en profiter pour acheter un "candy", spécialité de la région qu'il n'avait pas encore essayé. Ce fut donc d'un air nonchalant que le jeune homme entra dans l'animalerie, curieux de découvrir ce qui s'y trouvait. Ce qui le surprit surtout, même s'il n'en laissa rien paraître, ce fut le nombre de cages et de candy qui s'y trouvaient. Autant dans un seul endroit, ça prouvait qu'il y avait une forte demande. Avant qu'il n'ait pu faire un pas, un vendeur s'avança vers lui, affichant un sourie hypocrite et commerciale. Il avait apparemment flairé en lui un client très aisé. S'en suivi un petit discours de bienvenue puis de la présentation du magasin. Trente secondes suffirent pour irriter Lawrence, qui ne fit même pas semblant d'écouter le vendeur. Il laissa son regard passer de cages en cages, s'arrêtant sur certaines pour continuer ensuite. Il y avait là de très beaux spécimens et un sourire carnassier apparut sur ses lèvres. Il retourna enfin son attention vers l'homme qui était toujours plongé dans son baratin. Il le coupa d'une voix froide.

- Très intéressant tout ça... Mais vous m'ennuyez. Pourriez-vous vous rendre utile et me conseiller ?

En entendant ces mots, le vendeur devint pâle avant de se ressaisir.

- Mais bien sûr monsieur ! Avez-vous des préférences ?

Lawrence répondit négativement et, en bon commerçant, l'homme lui proposa quelques nékos qu'il pensait pouvoir lui plaire. C'est ainsi qu'un candy aux cheveux violets lui fut présenté. La première impression qu'eut l'humain fut de le trouver adorable. Il s'étonna d'ailleurs lui-même de ses pensées et commença à le détailler.

Encore une journée qui commençait totalement identique aux autres. Il fut réveillé par le bruit des premiers clients qui traversaient le magasins. Il était allongé , recroquevillé face au mur pour ne pas qu’on voit sa tête alors que les premières menaces du vendeur se fit entendre , comme pour confirmer qu’il ne serait plus possible de dormir avant un long moment et que la torture commençait. Enfin ce serait au soir qu’il passerait un sale quart d’heure. Son corps ne marquait peut être pas facilement mais les douleurs dans ses articulations ou sur les parties de son corps qui avait été violenté était des plus réels mais il semblerait que ce soit le cadet des soucis du responsable. Il se redressa et essaya de s’étirer discrètement avant de regarder l’assiette qui était sensé être son petit déjeuner. C’était encore le repas de la veille mais ne voulant pas spécialement mangé , le plat restait là un long moment jusqu’à pourrir ou jusqu’à ce que le vendeur décide de lui faire avaler de force. Il grimaça et décida justement qu’il ne voulait pas en manger , poussant l assiette dans un coin plus loin avant de reprendre sa position favorite , recroquevillé dans son coin , le regard dans le vide et surtout pas dirigés vers les clients.

Cela faisait un moment que Naoki était là , il ne comptait plus les jours , de toute façon pas grand-chose lui l’intéressait. Il ne tenait pas spécialement à quitter cette cage. Le vendeur qui était tout content de l’avoir au début , semblait s’être aigrit avec le temps ce qui était logique. Une mine aussi adorable , portant encore les vêtements de la première fois qu’on l’avait ramené et que même dans un piteuse état ne faisait pas perdre le charme de sa marchandise , les cheveux en batailles le rendaient adorable. Il y avait juste un énorme hic ,c’est que son regard n’était pas des plus amicaux et que malgré le prix , pas beaucoup de monde avait envie d’un Neko qui leur causerait des ennuis de par son attitude. Il passait ses journées sans bouger , sans un sourire , le regard dans le vague et quand le vendeur qui essayait de s’en débarrasser essayait de le vendre à quelqu’un , celui-ci ne faisait aucun effort pour être agréable.

Il pensait qu’à force , le vendeur arrêterait de le harceler mais cela aurait été trop beau. La preuve encore ce matin , il était tranquillement dans son coin a essayé d’oublier la douleur que ses muscles et articulations lui infligeaient. Il n’y avait pas que les coups mais son obstination a toujours rester dans la même position. Il le savait mais même ça , il l’ignorait. Naoki était toujours en déprime et en deuil de l’accident , souffrant d’un remord profond et comment ne pas l’être , lui qui avait le cœur sur la main , avait perdu tout ses maîtres en quelques heures. Cela mettant fin à un cauchemar pour en débuter un autre. Il leva systématiquement le regard vers l’inconnu quand les deux hommes s’arrêtèrent devant la cage avant de repartir dans son état de mélancolie , préférant les ignorer comme à son habitude. Seul un sursaut eu lieu lorsque le vendeur tapa sur la cage pour le faire réagir , ainsi que les murmures de promesses de lui faire payer si il ne réagissait pas un peu plus. La routine , le quotidien quoi. Il regarda à nouveau l’homme , dérangé qu’on l’observe ainsi , n’étant même pas agressif , juste triste et absent. Son responsable faisait le tout doux et gentil , cela devait être un client qui avait les moyens pour cela et eut un léger sourire ironique quand ce dernier le regarda en disant de faire entendre sa belle voix au gentil monsieur. Il avait des fois l’impression qu’on le prenait pour un débile mais répondit sur un ton sec qui n’allait pas du tout avec sa voix douce à la base mais qui restait agréable à entendre , hélas pour lui.

- Et pour dire quoi ?

Il était rare qu’il parlait où alors c’était juste pour faire un peu d’ironie et montrer qu’il ne serait pas coopératif du tout. Qu’il ne se montrerait pas agréable pour un sous. Il s’enterrait lui-même car il ne savait plus trop si il souffrait plus quand il disait quelque chose ou quand il restait silencieux indifférent, il ne prêtait plus vraiment attention à ce genre de détail.